

Le Tanka, littéralement « Chant court » est la porte d’entrée du shinto ou « voie du divin ». Il se construit sur la base de 31 mores (ou codas) réparties sur 5 vers selon le schéma traditionnel suivant :
5 – 7 – 5 / 7 – 7
Les trois premiers vers, traditionnellement, décrivent l’instant. Les deux suivant expriment le ressenti du spectateur. Impression / Expression.
Avec cette forme très codifiée, l’auteur nous invite, en mode mineur, dans son quotidien et dans ce qui fait « monde » pour lui.
Édition illustrée par Valérie Lamarre (www.valérielamarre.com)
Livré sous 3 à 5 jours ouvrés.
Le premier tanka que j’ai lu, ou pour être exact, celui dont je me souviens comme le premier, est celui-ci :
Le voyage de mon seigneur
dure depuis longtemps
le cherchant dans la montagne
irai-je à sa rencontre ?
ou me tiendrai-je dans l’attente ?
Il était au début de l’anthologie de la poésie japonaise classique (traduction de M. G. Renondeau – éditions Gallimard - 1978) et attribué à la Princesse Iwa, femme du 16ème empereur du Japon, Nintoku et descendante de l’empereur Kōgen.
Ce poème n’était pas daté mais sa composition, a priori, remontait à la fin du IVème siècle soit, chez nous, le début de la chute de l’empire romain (occidental) et de la décadence. En aparté, je suis toujours étonné des écarts culturels entre les civilisations lorsque l’on compare les époques, même si, souvent, il s’agit de phénomènes cycliques, révolutionnaires pourrais-je écrire. Ceci étant, et peut-être était-ce un effet de la traduction, je ne sais pas, ce poème m’arrêta. Je n’ai pas d’autre verbe sous le clavier. Et mon esprit s’engouffra dans l’immensité des paysages montagneux et du voyage proposé. J’étais cette princesse indécise entre le mouvement et l’immobilité, l’attente et l’anticipation.
(Extrait de la préface)